Conférence-débat. «Les fantômes sont un miroir»
Lors de ses recherches, Rémy Cochen s'est rendu compte que les arbres sont traditionnellement assimilés à des passages vers un autre monde.
À l'approche de lafête des morts, le conteur Rémy Cochen propose une causerie, vendredi soir, surles êtres del'au-delà. Un thème universel, peuplé de symboles.
On les appelle fantômes mais le terme englobe de nombreuses notions: spectres, revenants, ombres... Toute une étrange population que le conteur professionnel Rémy Cochen va s'attacher à décrire lors d'une causerie, vendredi soir, organisée par l'Association des conteurs du golfe. «C'est un thème qui m'intéresse particulièrement, explique ce Vannetais de 55 ans, qui raconte des histoires depuis onze ans. Et ça permet d'ouvrir de nombreuses portes: pourquoi sont-ils là? Qu'ont-ils à nous dire?»
Lavandières de la nuit...
Car le fantôme est par définition difficile à cerner. Esprit flottant entre deux mondes, avec une forme humaine ou animale, il est mentionné dans de nombreux contes du monde entier. On trouve ainsi les lavandières de la nuit en Bretagne, les «banshees» en Irlande ou encore les esprits des cultes chamaniques dans certains pays d'extrême-orient. Mais pas question pour autant d'en dresser un catalogue exhaustif. «Ce serait barbant, sourit Rémy Cochen. Mais je dresserai des liens entre eux et j'étudierai la portée symbolique de leur univers». Il évoque notamment le pouvoir des arbres, traditionnellement assimilés à des passages vers l'au-delà, ou encore de la figure du cerf, symbole de la mort.
«Une vision d'un certain ordre du monde»
Au final, le conteur voit en ces puissances surnaturelles une manière de regarder notre environnement. «Chaque fantôme est un bout de puzzle, explique-t-il. Quand on commence à les assembler, on parvient à une vision d'un certain ordre du monde et des choses avec lesquelles on vit.Ils sont aussi un miroir qui nous renvoie parfois à nos propres peurs». La date de la conférence n'a donc pas été choisie par hasard, puisqu'elle aura lieu quelques jours avant la Samain, le nouvel an celtique. «C'est l'entrée dans la saison sombre, explique Rémy Cochen. C'est le moment où une porte s'ouvre sur l'autre monde».